La surprenante présence de l’Eglise en psychiatrie nous aident à saisir que la santé spirituelle n’est pas affaire de santé psychique.
L’hôpital est avant tout service à tous les souffrants. Bien au-delà de la technicité, l’hôpital porte un idéal : « l’hôpital corps d’espérance » .
A l’hôpital, l’aumônerie n’a pas l’exclusivité du soin relationnel car les soignants ne fournissent pas que le soin médical. L’aumônerie ne délivre pas non plus de « discours religieux comme des potions » . C’est tout l’hôpital, chacun selon son service, qui a pour mission de prendre soin des personnes malades.
La surprise passée, la « folie » revisitée, l’Église, et donc tous..., nous sommes « enrichis » de façon surprenante par cette expérience : « des malades de la relation » avec eux-mêmes, les autres, Dieu, peuvent enrichir notre relation avec nous-mêmes, les autres, Dieu !
La pastorale en psychiatrie nous rappelle « la fécondité du mystère » de la rencontre avec soi, l’autre, Dieu. Nous sommes transformés par les Ecritures comme transmission vivante qui passe par notre parole singulière. Cette parole qui nous est adressée personnellement n’est pas un langage codé pour spécialiste et « bien-portant ». La Parole de Dieu donne la vie nous en sommes témoins
Découvrir la psychiatrie pour y moissonner l’espérance chrétienne, c’est le cadeau que nous offrent des personnes malades psychiques se trouvant dans un dénuement total et souvent privées de liberté. Aller à leur rencontre est une chance de se redécouvrir soi-même comme chrétien.
C’est également une chance pour l’Église de s’y faire interpellée sur sa propre « folie » au sens de la Croix.
Les personnes hospitalisées en psychiatrie aident Dieu à ne pas s’éteindre dans le milieu hospitalier, comme l’écrivait Etty Hillesum à propos des camps de la mort « Ce sont des temps d’effroi, mon Dieu…
Je vais t’aider, mon Dieu, à ne pas t’éteindre en moi…C’est tout ce qu’il nous est possible de sauver en cette époque et c’est aussi la seule chose qui compte : un peu de toi en nous, mon Dieu »
Est-ce par besoin de témoigner, du don de la Vie pour chacun de nous, que nous sommes poussés à l’aventure de la relation en psychiatrie, au risque de la transformation réciproque ?